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Interprétation et mise en scène :

Jean-Baptiste Artigas

Adaptation : Jacques Galaup

Colaborateur artistique : Guillaume Destrem Lumières : Caroline Calen

Coproduction : La Belle Équipe & adcgestion

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La chute

Albert Camus / Jean-Baptiste Artigas

Un homme interpelle un autre homme au Mexico-City, un bar à matelots d’Ams- terdam, où l’on ne parle que le hollandais en y buvant du genièvre. Une longue conversation s’initie entre eux, au cours de laquelle Jean-Baptiste Clamence, le narrateur exerçant dans ce bar le métier de juge-pénitent, en faisant lui-même les questions et les réponses face à ce mystérieux interlocuteur et compatriote muet, va lever le voile sur son passé et sa vie d’avocat parisien.

Un passé glorieux, dressant le portrait d’une vie réussie jusqu’au jour, au soir, où la jeune femme qu’il croisera, alors penchée sur le parapet du Pont Royal à Paris, et qu’il n’aura pas le courage d’aller repêcher après sa chute dans l’eau, se noiera très probablement dans la Seine.

Dès lors et après de nombreuses et longues errances, il finira par quitter Paris pour prendre refuge et poursuivre sa propre chute dans cette ville d’eau et de brume, aux multiples canaux concentriques, métaphoriquement comparables aux Cercles de l’Enfer de Dante. Désireux de faire découvrir la ville et ses environs (le Zuyderzee, l’île Marken) à ses semblables, tel ce mystérieux interlocuteur auquel il s’adresse tout au long du roman, il nous révèle les tourments existentiels de la vie d’un homme qui n’a pas su avoir, au moment propice, le courage d’agir selon ses convictions. Son interlocuteur s’avèrera être, au fil de l’histoire, l’éclatant miroir de nos propres faiblesses et de nos lâchetés intérieures, capable de refléter à nos yeux nos existences et d’y sonder notre âme, jusqu’au tréfonds le plus sombre et le plus reclus.

La mise en scène :

 

Camus, un homme de théâtre

Si La Chute, sans être un texte écrit pour le théâtre, est régulièrement portée à la scène, c’est qu’il y a une évidence à cela. Camus aurait souhaité lui-même le voir joué au théâtre, si son tragique destin ne l’avait pas emporté si tôt. J’ai eu l’occa- sion de lire ce texte en public à plusieurs reprises. La puissance du récit et l’écho qu’il procure en moi me poussent aujourd’hui à incarner Jean-Baptiste Clamence et à le mettre en scène.

Un espace vide. La place pour l’imaginaire

Dans une grande simplicité. Deux chaises. Une pour Clamence, parfois occupée, et l’autre pour son interlocuteur, toujours vide. Adresser les mots de Camus, les maux de Clamence, à une chaise vide, déplacée sur la scène à loisir et au fil du récit et de leurs pérégrinations. Tantôt côte à côte, tantôt éloignées, ces chaises habillent un espace vide pour signifier un changement de lieu, d’état intérieur du personnage, etc., conduisant à ce face-à-face dans lequel la vérité sera révélée. Le spectateur, qui ne cesse de se projeter, assis tout au long du spectacle sur cette chaise lais- sée vide, repartira ainsi dans le trouble amené par le final étourdissant dans lequel nous plonge Albert Camus avec cette œuvre magistrale.

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